Vérifications pour les équipages arrivés directement à Meknès !
CAP FÉMINA AVENTURE 2019
MEKNÈS
8 heures ce matin, à l’hôtel Menzeh Dalia, c’est au tour des 25 équipages restants de passer au crible avant le départ de la première étape « Marathon » dans moins de 24 heures. Le petit-déjeuner à peine avalé, pas question de perdre une minute. Les Cap’Fées ont rendez-vous sur le parking pour recevoir leur pack. Vêtues enfin du précieux gilet kaki qu’elles conserveront tel un Graal, les participantes se sentent enfin dans la peau de vraies aventurières et réalisent déjà le chemin parcouru, comme en témoigne l’équipage québécois 290 (Lucie GIRARD / Ariane DALPHOND - Cascades Candiac (M. François Ratté)). Ces deux jeunes femmes qui ne se connaissaient pas avant de se lancer dans de longs mois de préparation, sont convaincues, aujourd’hui, qu’elles feront une bonne équipe sur le terrain. « Nous avons toutes les deux perdu nos coéquipières respectives en chemin. Cela fait trois ans que j’attends de partir », explique Lucie. « Moi quatre ans, mais aujourd’hui, je suis heureuse et je n’ai pas de crainte », renchérit sa partenaire. Les sourires se forment sur les visages.
L’ambiance est plutôt détendue. Les vérifications administratives et techniques s’enchaînent. « Cette partie permet aux équipages de valider leur conformité avant de prendre le départ. Le plus important, c’est le certificat médical attestant que les participantes peuvent physiquement faire un raid automobile. Pour le reste, si elles ont, par exemple, oublié leur carte routière ou que leur jerrican alimentaire est vide, elles ont la journée pour rectifier le tir et valider leur fiche », détaille Cécile, chargée de projet du Cap Fémina et responsable relation équipages.
De petites frayeurs aux ateliers
Pour certaines Cap Fées, les contraintes administratives restent leur pire ennemi. Les participantes de la team 206 (Sylviane BERTRAND / Sandrine ROUZAUD - CREDIT MUTUEL LES CAMOINS), qui se définissent comme « Les bonnes mères of Marseille », exposant leurs mascottes personnelles « Victoire » et « Ça passera » sur les réseaux sociaux, auront une anecdote à raconter ce soir à leur amis. « Nous sommes les petits canards de la bande. Nous n’avons ni la carte routière, ni le carnet de santé. Nous étions tellement concentrées sur les sponsors jusqu’à la fin, que l’administratif est passé à la trappe », avoue Sandrine, avec une légère pointe de stress, avant de poursuivre en rigolant « On va tester la tente, histoire de voir ce qu’elle nous réserve car nous connaissant, nous ne sommes pas au bout de nos surprises ! ».
D’autres équipages vérifient aussi leur matériel dans les moindres détails, comme la team 333 (Stéphanie MEUNIER / Chantal LACHANCE), qui amuse les participantes au milieu du parking, dont leurs nouvelles amies « Nous sommes une équipe soudée avec nos homologues québécoises. Nous serons solidaires », explique Chantal, recouverte de nombreux tatouages. « À défaut d’avoir le numéro 777 qui signifie beaucoup pour moi ou le 666, j’ai opté pour le 333. Ça va nous porter chance ». De son côté, l’équipage 172 (Nathalie FLOUCAT / Marie-Helene jANE REYNAL - AGAR RALLYE RAID) a connu une petite frayeur mais les anges de la mécanique ont rassuré les Cap’Fées : « Un pompiste nous a demandé la clé du réservoir pour faire le plein, sauf que nous n’en avions pas depuis lé début. Lors de la précédente pause, un autre pompiste s’est trompé de bouchon mais heureusement tout est arrangé grâce aux mécaniciens », souligne Marie-Hélène, qui partage le raid avec sa sœur, une habituée des 4X4. Quand aux participantes de l’équipage 47 (Elodie CASTERA / Benedicte BORDENAVE - SCOPELEC), elles ont eu quelques sueurs en apposant les stickers sur leur SSV. « Ils ont été réalisés sur mesure, nous avions la pression en les posant. Pour le reste, tout s’est bien passé », explique Elodie, qui travaille dans le milieu des courses automobiles.
Côté atelier médical, les deux médecins reçoivent, un à un, les équipages en insistant sur les principes de précaution. Betty-Anne, de la team canadienne 181 (Georgette VEREBELY / Betty-Ann VAN DE LIGT - MEP inc), une grande fan du Rallye Aïcha des Gazelles et habituée à piloter toute sorte d’engins, a une seule appréhension « Je crains les coups de chaleur et les 40°C dans le désert ! Chez nous on a plus l’habitude des tempêtes de neige que des tempêtes de sable ».
Un après-midi pour se préparer en douceur
Les vérifications terminées, les Cap’Fées ont quelques heures devant elles pour finaliser leur départ et se reposer. L’équipage 209 (Eva AGASVARI / Angélique GRIMBERG), qui a découvert son véhicule ce matin profite de cette parenthèse pour prendre en main son compagnon de route. « Notre véhicule est top mais nous allons rouler un peu avec pour voir comment il réagit. Nous sommes confiantes et ça grâce au stage que nous avons suivi », explique Angélique. « Nous avons l’impression d’être la veille de Noël, nous avons hâte de déballer notre cadeau et de le tester », ajoute Eva, sa coéquipière. De son côté, Catherine, de l’équipage 265 (Catherine MORISSETTE / Geneviève POULIN - Douce mousse) qui a souhaité partager ce raid pour ses 40 ans avec Geneviève, une adepte des voyages sac à dos, sourit en pensant aux réactions de son entourage québécois. « Pour eux, nous sommes des extra-terrestres. Chez nous, les gens ont moins l’habitude d’aller au bout de leur rêve et ils nous trouvent courageuses, mais tout le monde peut le faire » lance t-elle, sereine de relever, dans quelques heures, un nouveau défi. Si aujourd’hui, les Cap’Fées en profitent aussi pour faire connaissance, demain elles s’élanceront pour une journée « Marathon » qui promet, sans aucun doute, les premiers émois.