L’étape du coeur
HASSI LABIED
JOURNÉE D'ACTION SOLIDAIRE
La journée d’action solidaire est la parenthèse enchantée de ce raid. Au petit-déjeuner, la bonne humeur est palpable et les discussions vont de bon train. Les Cap’Fées ont hâte de se fondre dans le décor de la palmeraie de Hassi Labied, un petit village posé au pied de l’Erg Chebbi. Les premiers rayons du soleil nimbent le paysage de reflets rougeâtres dévoilant les rondeurs des dunes dorées et les pointes des palmiers.
La team 209 (Eva AGASVARI / Angélique GRIMBERG) est la première à taper du pied devant l’entrée de l’école du village, impatiente de commencer enfin les festivités. « On a hâte de découvrir la palmeraie et de se sentir utiles », lancent les filles, le sourire aux lèvres. Même son de cloche pour toutes les Cap’Fées : elles sont venues vivre une aventure humaine remplie de générosité et qui jette une palette d’émotions en plein cœur.
Une montagne de dons
La matinée commence par une longue chaîne de solidarité au rythme des gnaoua. Les dons n’en finissent pas de virevolter de mains en mains : jouets, livres, vêtements, affaires de puériculture, béquilles, biberons… Les voix chantent de toute part. « Attends, je n’ai que deux mains ! », « Allez, on garde le rythme ! », « Il y en a encore ! ».
Les Cap’Fées n’ont pas lésiné sur les moyens pour entasser les cartons dans leurs véhicules. « On a rapporté des livres pour l’inauguration de la médiathèque et du matériel de soins. C’est beaucoup de fierté. On leur donne un bout de nous », explique les larmes aux yeux, Émilie de l’équipage 223 (Emilie DEJEAN / ANAIS STOUVENOT BOURDELLE - Entreprise Effy). De leurs côtés, les participantes 285 (Lyne Tremblay / Lucie Corriveau - SGP pavés et jardins) se sentent particulièrement chanceuses. « C’est tellement émouvant d’être là, et on se rend compte aussi de tout ce que nous avons dans notre quotidien. Nous possédons tellement de choses chez nous, que nous n’en mesurons même plus la valeur ». Quelques mètres plus loin, certaines Cap’Fées donnent tout dans les bras « Ça fait du bien, ça donne du baume au cœur de voir ça, on est heureuses de participer à cette chaîne humaine », explique l’équipage 76 (Sidonie BEAUMONT / Pascale LJUNG - Lapeyre de Rouen).
Des coups de pelles dans la palmeraie
Après un moment d’enchantement qui a rafraîchit l’esprit des Cap’Fées, il est temps de sortir les pelles et les binettes. Le début du désensablage est lancé. Avant de longer les 800 mètres du canal d’irrigation, les participantes sont invitées à montrer leur plus beau profil pour la photo de groupe. Un instant de solidarité gravé dans la pellicule.
Les premiers pas au milieu des cultures soulèvent déjà des interrogations et régalent les yeux des participantes. « C’est magnifique, on en entend souvent parler mais là c’est mieux que ce que j’imaginais », souffle Sandra de la team 273 (Catherine MINISINI / Sandra Boizot - Inside Bar Tignes). Les équipages s’organisent en duo pour accomplir cette action de solidarité. « Nous avons choisi de mixer les outils, et là on est efficaces », explique la team 233 (Hélène HOFF / Séverine BRETTE - MDS PARTNERS) et 218 (Clotilde FAVRE / Margaux ESTOUR - WARM UP). D’autres sont attentives aux conseils donnés par les propriétaires de parcelles, sous l’œil bienveillant des organisateurs, pour gagner en efficacité. Elles passent le mot à leurs voisines « À priori, il faut racler en avançant », entend-on rebondir comme un écho.
De son côté, la team 297 (Stéphanie BERTRAND / Cathy BOULESTIN - DSF 66), très émue, réalise à peine le moment d’échange qu’elle vient de vivre à l’ombre des palmiers. « Une femme nous a montré tous ses gestes quotidiens à travers les cultures de datte, d’oignon et d’ail. Elle est d’ailleurs montée en haut d’un palmier, pour cueillir les dattes, c’était impressionnant. Elle nous a serré fort dans ses bras, heureuse de partager sa vie avec nous. Une telle proximité, ça ne s’oublie pas ». Certains équipages s’empressent d’eux-mêmes d’empoigner un sac plastique et de nettoyer les allées. « Moi, je milite aussi pour ça », s’exprime Alexandra de la team 370 (Sandra BERTRAND / Alexandra EBERT), après avoir été très volontaire lors de cette matinée.
En deux heures, les participantes ont ravivé la palmeraie qui nourrit une soixantaine de familles, plus de la moitié de l’année. 50 parcelles, regorgeant d’une douzaine de plantes, bénéficient encore d’un système d’irrigation traditionnel.
Satisfaites de leur action commune, les Cap’Fées regagnent l’école pour le reste de la journée, avec un petit air au-dessus de la tête « Eh ô, eh ô, on rentre du boulot ! », l’esprit léger, rempli de fierté.