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Les mille visages de l’étape Marathon

ERG CHEBBI - BIVOUAC MARATHON
ÉTAPE 5

Après quelques sauts surprenants et des accélérations vertigineuses dans le manège des dunes, les Cap’Fées ont encore de l’énergie à revendre. Un dernier coup d’œil sur les tentes berbères avec vue directe sur les reliefs orangés de Merzouga. La motivation monte d’un cran. Il est temps pour les participantes de voir ce qu’elles ont encore sous le capot pour la dernière étape Marathon. Pour l’occasion, certaines ont bichonné leur compagnon de route. Passage obligé à l’atelier mécanique la veille, pendant qu’elles levaient un verre de champagne à la beauté des croissants dorés.

« Plus rien ne nous fait peur »

Pour cette avant dernière étape de 105 km, les aventurières fondent dans un décor de cinéma, mais bien loin d’être installées confortablement sur un siège moelleux. La piste est rieuse. « Quand tu as affronté les dunes, tout paraît facile. Hier, j’ai failli perdre Baloo, notre 4X4 dans les dunes qui descendait tout seul ; ma coéquipière a monté une dune avec un frein à main, alors aujourd’hui, moi, plus rien ne me fait peur », lance Ketty de l’équipage 344 (Sandrine MORICE / Ketty SECHERESSE - ASSISTANCE AUTOMOBILE RAIMOND chandai et mortagne). De son côté, l’équipage 218 (Clotilde FAVRE / Margaux ESTOUR - WARM UP), qui est heureux d’avoir remonté le classement, livre une recette pour jouer dans les reliefs sans difficulté : communiquer et pas de précipitation, explique le duo qui se définit comme l’accélérateur et le frein.

Tenir le cap

Le clap de fin étant proche, certaines Cap’Fées ont envie de tout donner, pour elles, mais aussi pour leur entourage qu’elles ont délaissé pour vivre un moment de folie. « On a envie que la journée soit parfaite. On veut rendre hommage à notre famille et à nos amis qui nous suivent chaque jour à la trace », explique Magalie de la team 101 (Magalie PRADOUX CHARBONNIER / Frédérique RUS-VIOT - Nicolas Charbonnier - Vent de Liberté) et qui a un seul mot d’ordre pour cette journée : tenir le cap. Les checkpoints qui disparaissent tels des mirages donnent des sueurs aux filles. « Ne rater aucun CP, c’est notre objectif des deux prochains jours », explique Sylvie de l’équipage 132 (Nathalie URIEL / Sylvie HOLDER - DEL'ENERGIES) qui a déjà mis ses nerfs à rude épreuve en haute montagne, également lors de raids en VTT, et qui a réconforté de nombreux équipages hier.

Des pistes et reliefs coriaces

Les longs kilomètres n’épargnent ainsi pas les équipages qui redoublent d’efforts pour déjouer les pièges de la piste et pour se sortir de situations à faire pâlir un dromadaire. Le jardinage ou encore « chercher son chemin » dans le jargon rallye est de mise. Les équipages ont, tout à coup, perdu leur sens de l’orientation entre la ligne de départ et le CP1. Beaucoup tentent de revenir sur leurs traces, sauf que les cailloux ont subitement été déplacés et que le sable se déforme sous le regard insistant des Cap’Fées… qui rient jaune. Mais les aventurières sont venues ici pour affronter leurs doutes, gagner en confiance et en patience, et être fières de chaque kilomètre qui file sous les roues de leur bolide. Les petites galères font parties du tableau idyllique qui dévoile tous ses contrastes. « C’est dur, mais la motivation ne nous quitte pas », souffle l’équipage 135 (Angélique MAILLET / Hélène HOUAS - Capfinances). Plus loin, le premier tankage n’attend pas et bloque plusieurs Cap’Fées qui patientent en file indienne. Les équipages 223 (Emilie DEJEAN / ANAIS STOUVENOT BOURDELLE - Entreprise Effy) et 110 (Véronique BARBIER / Delphine VERRIEZ - Groupe Barbier automobiles) viennent à la rescousse de la team belge 370 (Sandra BERTRAND / Alexandra EBERT). L’une des participantes a les larmes aux yeux mais écoute les conseils. Un problème de boite courte qui sera réglé quelques longues minutes plus tard. « Merci, merci et merci !», crie l’équipage soulagé mais qui ne se laisse pas intimider par ce qui l’attend. D’autres Cap’Fées se laissent bercer par les derniers moments malgré un terrain très joueur « C’est pervers aujourd’hui, mais on en profite car, hier, on a dû appeler l’assistance », explique l’équipage 185 (Pascale AVRILLA / Cécile THIBAULT) qui se complète très bien.

Un paysage à mille visages

La traversée de l’oued Ziz dévoile au loin des reliefs noirs, les villages berbères offrent des sourires d’enfants, les lacs asséchés craquellent sous les foulées, l’oued Rheris épouse les montagnes tajines, les dunettes de sable coiffées d’une crête poussiéreuse noire apparaissent à l’horizon, les allées rocailleuses brillent de mille nuances d’ardoise et les pistes roulantes laissent derrière elles un nuage blanc… Les Cap’Fées ne savent plus où poser leur regard, sur leur road-book, ou sur le paysage « western » qui défile à toute allure. « On a rempli les cartes photos, on prend notre pied », explique l’équipage 113 (Mélissa CANCIAN / Suzy BOISSONOT - SOUDA ELEC). Quelques mètres plus loin, la team 222 (Jessica LAPOINTE / Carolane TOUPIN - Oderma), fait confiance à son compagnon de route « Il réagit bien même si le paysage est très rocailleux. On se relâche, on prend le temps de s’arrêter et de profiter. Nous avons déjeuné avec un équipage que nous ne connaissions pas et c’était un moment magique ».

En fin de journée, après beaucoup d’efforts, les Cap’Fées rejoignent le « Cirque magique » pour profiter de la générosité marocaine et d’une rencontre Girly Zen au milieu du silence, avant de vivre une dernière nuit dans le désert.

Texte par Jennifer Legeron, photos Julie Clément et Nicolas Jahan
2019-10-27T15:16:28+02:00

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